Comment calculer sa retraite ?
Différents moyens pour estimer sa retraite afin de l'anticiper au mieux.
Plus que quelques années de labeur avant de partir à la retraite ? Vous savez que même avec un taux maximum, la perte de revenus liée à l’arrêt de votre activité professionnelle peut être substantielle. Aussi, afin de vous prémunir contre toute déconvenue et anticiper au mieux, vous voulez en estimer le montant. La Clef Retraite vous explique comment faire.
Les différents régimes de retraite
Au long de sa carrière, un actif cotise à un ou deux régimes, au gré de ses situations professionnelles : le régime de retraite de base et le régime de retraite complémentaire. En fonction de vos activités et des statuts inhérents, vous pouvez dépendre de plusieurs organismes. La rente versée sera donc la somme des montants provenant de chaque caisse d’affiliation.
Les principales caisses de retraite de base
- Régime général de sécurité sociale (salarié du secteur privé, agent contractuel, artiste) ;
- MSA (salarié agricole) ;
- SRE - Service des retraites de l’État (fonctionnaire d’État)
- CNRACL (fonctionnaire territorial ou hospitalier) ;
- etc.
Les principales caisses de régime complémentaire
- Agirc-Arrco (salariés) ;
- RAFP - Retraite additionnelle de la fonction publique (fonctionnaires) ;
- Ircantec (agent contractuel) ;
- Ircec (artistes auteurs) ;
- etc.
Les principales caisses pour les travailleurs non salariés
Pour les TNS, une seule caisse gère généralement l’ensemble des droits :
- Assurance retraite (artisans, commerçants, industriels) ;
- MSA, caisse de retraite des agriculteurs (exploitants agricoles) ;
- CNAVPL (professions libérales) ;
- CARMF (médecins) ;
- etc.
Le calcul de la retraite de base en salariat
Les critères pris en compte
Globalement, le calcul de la retraite de base pour les salariés du privé dépend de quatre critères :
- les revenus : moyenne des 25 meilleures années travaillées. Cela inclut les salaires bruts, heures supplémentaires, primes et indemnités diverses, dans la limite du plafond annuel de la sécurité sociale (PASS). En 2022, le taux plein à 50 % est obtenu si toutes les cotisations sont validées ou si l’âge de la retraite maximal est atteint (67 ans) ;
- les trimestres validés : en 2022 pour une retraite sans décote, il faut cotiser entre 166 et 172 trimestres, selon votre année de naissance ;
- l’âge de départ à la retraite : en 2022, l’âge minimal requis est de 62 ans ;
- le coefficient de revalorisation : le salaire annuel moyen (SAM) obtenu est revalorisé par un coefficient tenant compte de l’inflation.
Bon à savoir
Les périodes de chômage, maladie ou de parentalité (aidant familial, majoration pour enfant) peuvent également ouvrir des droits à la retraite.
Exemple de calcul
L’année 2020 (coefficient de 1,004), durant laquelle vous avez gagné 30 000 € bruts, fait partie de vos meilleures années. Votre salaire de référence pour cette année sera donc : 30 000 x 1,004, soit 30 120 €. Le calcul est ainsi fait pour chaque année retenue.
Admettons que la somme des 25 meilleures années s’élève à 750 000 €. Le salaire moyen serait donc de : 750 000 / 25, soit 30 000 €.
Pour une retraite à taux plein : vous toucheriez donc : 30 000 / 2, soit 15 000 € de pension annuelle brute.
Bon à savoir
Le taux plein de 50 % est réduit à hauteur de 0,625 % par trimestre manquant. S’il vous manque dix trimestres, le taux de référence ne serait donc plus 50 % mais 43,750 %.
Le calcul de la retraite complémentaire pour un salarié du privé
Au montant de votre retraite de base vient s’ajouter celui de votre complémentaire. Celle-ci fonctionne sur un principe de points, acquis là encore tout au long de votre carrière. Chaque mois, vous payez ainsi des cotisations qui, par la suite, sont transformées en points. En fonction de la caisse à laquelle vous êtes affilié, le point aura une valeur différente.
En 2022, celui de l’Arrco et Agirc vaut par exemple 1,2841. Imaginons qu’au terme de votre carrière, vous comptabilisiez 3 000 points. Le montant de votre retraite complémentaire serait alors de : 3 000 x 1,2841, soit 3 852,30 € annuels bruts.
Augmenter le montant de votre pension
Proactif, vous avez pensé à calculer le montant de votre retraite suffisamment en amont. Malgré une retraite à taux plein, les pensions annoncées semblent insuffisantes pour subvenir à vos besoins futurs ? En fonction de votre situation, plusieurs solutions peuvent s’offrir à vous :
- la surcote : il s’agit de la prolongation du temps de travail au-delà des trimestres et de l’âge minimal requis. Le taux de surcote de 1,25 % est automatiquement pris en compte, dès lors que vous continuez à cotiser ;
- le rachat de trimestre : études universitaires, annuités incomplètes, activités à l’étranger… une carrière est bien souvent jalonnée de divers évènements. L’assurance retraite propose d’effectuer différentes simulations selon le rachat souhaité. Il est impératif de ne pas déjà être retraité pour pouvoir y prétendre ;
- le cumul emploi et retraite : toute personne bénéficiant du régime de la sécurité sociale peut, sous certaines conditions, compléter sa pension de base (cumul partiel) et sa retraite complémentaire (cumul intégral) avec un nouveau revenu.
Pour calculer votre retraite, pensez aussi à ces dispositifs !
Si elle n’est pas suffisamment anticipée, la transition entre vie active et retraite peut être sujette à inquiétude. Il est donc nécessaire de bien la préparer. Vous pouvez notamment compiler tous les documents, demander un relevé de situation, mais aussi et surtout estimer suffisamment tôt le montant de votre pension.